La propagande occupe une place de choix dans l'histoire de la Grande Guerre, par son caractère a la fois total et spectaculaire. Aujourd'hui encore, peu de manuels scolaires abordent les années 1914-1918 sans mentionner l'expression (( bourrage de crâne }}, décrivant le ton médiatique unanime et omniprésent au début du conflit, exacerbant l'héroïsme et les atouts nationaux tout en diabolisant - voire en ridiculisant - l'ennemi allemand.
L'enjeu principal est alors de convaincre les citoyens de la justesse et du bien-fondé de la guerre. La censure, versant négatif et complémentaire de la propagande, se montre une institution tout aussi totale.
Totale, car le contrôle qu'elle exerce s'étend a l'ensemble des acteurs politiques (membres du gouvernement, partis politiques), a la totalité de la production écrite (presse et édition) ainsi qu'aux spectacles vivants (théâtre, chansons). Si la Première Guerre mondiale concourt a la diffusion de l'expression (( bourrage de crâne }}, c'est également a cette période que l'allégorie de la censure, Anastasie, se répand dans l'imaginaire collectif.